~~Bonté et tranquillité. Quelque chose de tranquille en moi s’est installé. Les vieilles blessures, réveillées par des pointes acérées, dorment à nouveau dans la paix de mon cœur. Le passé, c’est fini, c’est passé ; outrepassé… Outre-tombes. (*)
Je crois dans la bonté, car je l’ai rencontrée, dans les yeux de ceux qui sont partis avant moi : qu’ils soient en paix là où voyagent leurs âmes. Dans les yeux d’un autre. Bonté et générosité, sur un chemin de rocailles, comme la découverte d’un paysage époustouflant ; la beauté, la bonté sont des moments extraordinaires. C’est comme lorsque l’on ajuste, chez l’ophtalmo, nos verres : vision de près, vision de loin ; ah oui, ici c’est mieux ! Je peux lire toutes les lettres, même celles qui sont dans les recoins ou tout en bas du cadre. C’est formidable ! Je peux voir TOUT bien net, tout à coup.
La bonté se lit sur les visages : visages fermés, visages ouverts, commissures au coin des lèvres. AURA d’amour autour de la personne : auprès d’elle, on se sent infiniment bien, et cette sensation nous poursuit les instants suivants, on a envie de revenir. Pas de paroles qui heurtent. Pas de paroles qui font mal. Un contrôle permanent d’amour.
« Je t’aime, tu le sais bien ! » Pas besoin de le dire à tous bouts de champs, même si…
La bonté a plein de sœurs. L’une d’elles s’appelle générosité. Elles vont bien toutes deux ensemble. Les gens associent ces deux qualités (qui ne se réduisent pas à cela). « Elle est d’une bonté » est souvent suivi de « elle est généreuse », « elle est douce », « elle est charmante », « elle est gentille » ne sont que des jupons de cette bonté.
La bonté est une essence, cultivée avec amour, une graine sélectionnée avec art, rigueur, respect et la patience qui en est le corsage. Une graine qu’on a laissée là, quelque part, dans un endroit précis de son cœur. La bonté s’échange dans un regard, dans un geste. Elle se donne et elle se reçoit.
La bonté n’a pas de racine puisqu’elle est une essence, subtile, qui est donnée là, qui est reçue ici. Elle vous touche et vous laisse une imperceptible sensation de bonheur, qui en est la chevelure. Ah, bonté que tu nous manques.
Faisons appel à nos souvenirs. Prenons une ligne qui part de notre enfance jusqu’à aujourd’hui, et plaçons-nous sur le tracé, à l’endroit qui nous convient spontanément. Non, rien ? Ah oui, j’oublie la consigne : fermons les yeux, simplement, et regardons, en marchant vers aujourd’hui, les personnes à la bonté précieuse qui sont venues à nous, depuis ce temps-là.
Une voisine, une tante, une grand-mère, non pas toujours, par moments…Regardons ces instants courts et merveilleux qui nous ont fait chaud partout : une parole, un cadeau pensé exprès pour nous, un baiser délicat, ou, une joue rebondie et tendre dans laquelle il est bon de s’enfoncer, (même siça pique un peu). Une, deux, trente personnes se présentent. Regardons-les, nous aussi avec bonté, et si cela est, alors cinquante, quatre-vingt arrivent aussi, parfois boiteuses, parfois handicapées par le sort, mais avec les autres, présentes. Elles font un grand cercle autour de nous et nous invitent à danser ensemble. Car la bonté, ça se partage, plus on en a …
