Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 15:16

Quand tu pars au petit matin,

vers ton train-train.

Le chien te suit jusqu’à la porte

Il ne va pas plus loin que la porte, mais,

sa queue balance en t’accompagnant.

 

Lorsque je me lève à mon tour,

le nuage de ton after-shave se disperse

m’amène et me guide vers la salle de bain.

L’eau fraîche m’accueille, éveille mes yeux lourds.

Je pense à toi qui m’as précédé.

Pas envie de me lever !

Envie de soupirer dans les draps chauds que tu as quittés,

trop tôt !

 

En ouvrant la porte sur le jardin,

Pipi du chien oblige,

je guette un peu de soleil.

Les nuages annoncent la couleur du jour,

des chants d’oiseaux s’étirent alentour.

Le voisin quitte aussi sa maison.

Je vais ouvrir aux poules la pente glissante du poulailler.

 « Ouie ! » mes articulations me font mal

Je me dis « aïe » j’ai mal, donc je vis !

 

Je déjeune, l’odeur du café me rappelle ma maison d’enfance.

La tartine, le beurre, je ne peux pas m’en passer.

Une fine couche de confiture me colle aux doigts.

L’été prochain, je ramasserai encore des framboises

et je tournerai dans la casserole de cuivre la cuiller en bois.

 

Les coups de fil arrivent, on a attendu tout le week-end

pour prendre rendez-vous, c’était donc urgent ?

Je savoure entre deux actions, le bruit de mes pantoufles.

Puis je mets mes talons hauts et je pars travailler.

Entre-deux à nouveau, je fais ma soupe de midi :

Potiron-carotte, le facteur apporte

la lettre tellement désirée ?

Des factures, des rappels, des bons

à dépenser. Je respire, je vis encore.

Il faudra que je téléphone au médecin.

Et la réponse de l’éditeur, pas pour aujourd’hui ?

Entre-deux, mon projet !

 

Entre-deux encore, je recouds l’ourlet de ton pantalon.

Je récupère quelques boutons sur un jeans devenu immettable.

J’adore jeter par terre

les bouts de fil comme les couturières !

Je repense à des souvenirs de famille.

Ma sœur m’apprend à coudre.

La machine ronronne et rafistole…

Quelques ratés, il est temps d’aller déposer la Singer

chez l’électromécanicien. Il en existe encore ?

 

Te téléphonerai-je aujourd’hui ?

Juste pour dire bonjour, ou te laisserai-je m’appeler ?

Peut-être, si tu ne le fais pas, te préparerai-je une scène,

une scène d’amoureux en ménage.

Plus tard, pour t’endormir, tu me prendras quand même la main.

Pendant que tes yeux doux me fixeront,

toi combattant jusqu’à l’endormissement.

Même tes ronflements me manquent, quand tu n’es pas là !

Alors, j’attends.

Et puis j’attends,

le retour de famille, les rendez vous d’enfants,

 

Entre-temps,

les miens sont rentrés, l’un par la porte de derrière,

pour sortir le chien, paresseusement - Pipi du soir espoir,

l’autre par l’entrée de devant,

Juste pour faire du boucan

 « On est là ! »

 

Viennent les baisers, les notes, les petites discussions les « quatre heures »

Nous avons hâte de nous retrouver.

Quelquefois, une chose plus sérieuse.

On traîne les pieds dans la cuisine, parce que les devoirs attendent.

Avec le chat entre les jambes, tiens, il est revenu celui-là ?

Je ne l’avais pas vu de la journée, voyou va !

On met la table, on rit,

on se dispute, on mange enfin.

La TV a pris sa place, elle trône au milieu du salon.

Cela me permet de râler, de vider ma bile.

J’aime bien râler, tu avais remarqué ?

Je cherche la petite bête, histoire de dire

« Je suis là aussi !»

 

Dans dix ans, je relirai mes notes,

Je me demanderai où ces moments sont passés !

Alors, je fermerai les yeux.

Je m’arrêterai un instant pour penser.

Et je vous reverrai tous autour de moi.

A ce moment là, croyez moi,

Je serai encore HEUREUSE !

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires